André Schwarz-Bart naît le 28 mai 1928 à Metz (France), descendant d'une famille juive polonaise dont la majeure partie a péri dans l'Holocauste. Toute son écriture part de cette Histoire indicible et intraduisible, et explique pourquoi chacun des romans exigeait un long et sinueux parcours. Dans Le Dernier des Justes, l'histoire juive du 12e siècle jusqu'à la Shoah se décline par la chronique familiale des Lévy, patronyme qui réapparaîtra dans le premier roman écrit avec sa femme, Simone Schwarz-Bart. Cette saga juive, de facture classique, se conçoit selon un ordre chronologique, alternant des portraits de personnages tout à fait saisissants, qui ensemble avec les séquences descriptives, nous font mesurer le climat antisémite en Europe. Ainsi, les monologues intérieurs de l'enfant, Ernie Lévy, souffre-douleur des Hitlerjugend, puis de l'adulte qui partira de sa propre volonté au camp de concentration comme « Le Dernier des Justes », ont couronné ce roman du prix Goncourt en 1959. Le succès inespéré du roman propulse le timide autodidacte sur la scène internationale. Accusé de plagiat et selon certains lecteurs juifs, d'une représentation trop victimaire des Juifs, Schwarz-Bart se tourne, grâce à l'incitation de son épouse guadeloupéenne, vers une Histoire tristement semblable, à savoir l'esclavage aux Antilles.
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